HIMBA est un tableau contemporain créé à partir d’objets recyclés, pratique communément appelée « upcycling ».
Cette œuvre est un tableau sur bois réalisé sur une ancienne porte avec de la peinture acrylique et des tuyaux en plastique de couleurs vives.
Ce portrait d’un jeune Africain de la tribu des Himba en Namibie dénonce le consumérisme galopant qui nous entoure. Ce tableau de grande taille fait partie d’une collection série nommée “Faces”, série de portraits de grande taille de personnages hauts en couleur réalisés en recyclage.
Il a été créé lors d’une résidence d’Artistes en Allemagne, en Bavière, et a été présenté à l’exposition du Festival culturel Kunstimgut à Scheyern en mai 2019.
Le support du tableau est une porte en bois qui a été chinée sur le site Allemand directement. Les peintures sont, comme pour « l’Africaine », appliquées au carton pour rendre le côté brut encore plus présent. L’art brut, le pop art, l’Art Africain, le Street Art, tout cela se chevauche pour donner des oeuvres fortes et symboliques de nos jours. Ici le thème du recyclage est abordé grâce à une belle vitrine colorée représentée par le personnage de « l’Himba ».
Inspiration pour la création du tableau Himba
Depuis les nombreux voyages de l’artiste à travers le monde, Isabelle a été impressionnée par le continent Africain. Le fait de faire du upcycling donc du recyclage d’art est certainement lié aux découvertes qu’elle a pu faire en Afrique Noire.
En effet, les Africains ont toujours aimé les couleurs vives et le recyclage est légion dans leur culture. Par nécessité pour beaucoup ils ont cette faculté de trouver un double sens à chaque objet. Les ancêtres du upcycling ce sont eux, c’est sûr et certain.
l’origine des himbas
L’histoire des Himbas est très riche en rebondissements, car en fait ils étaient cueilleurs chasseurs et ont été persécutés par les Allemands colonisateurs de la Namibie dans les années 1900. Les rescapés ont dû réorganiser leur façon de vivre et ils sont alors devenus éleveurs de bétails, ce qu’ils sont d’ailleurs toujours aujourd’hui. Mais la sécheresse a eu plusieurs fois raison de leur cheptel. Les Himba, peuple fier, a été repoussé et chassé par les autres clans, ils se sont reconstruits et c’est alors que dans les années 80 ils sont une fois de plus victime de la sécheresse. Les Himbas redeviennent alors nomades pour nourrir et faire boire leurs troupeaux. Il sont maintenant dans le Kaokoland, territoire désertique dont personne ne voulait au nord est de la Namibie, au Sud de l’Afrique et ils luttent pour conserver leurs traditions intactes avec l’arrivée toujours plus grande des touristes.
Les deux mondes se côtoient et les jeunes commencent à partir vers le nouveau monde, la ville. Les Himbas se peignent le corps en rouge avec de la graisse de vache et de l’argile et ils sont devenus des récupérateurs, des recycleurs. En effet, ils vivent de recyclage en tout genre : chaussures, vêtements, etc. C’est pourquoi Isabelle a choisi de représenter cet Himba avec des tuyaux car s’il en avait eu il les aurait surement utilisé lui aussi.
Les Himbas sont des mendiants, “Himbas” comme les appellent les boers en place en Namibie au début du siècle, ils sont bergers.
Le jeune Africain est fier de montrer sa coiffure et il fallait le peindre en touche de couleurs vives pour lui donner de l’importance. C’est un peuple ballotté de part et d’autres, cherchant à faire paître leurs troupeaux là où d’autres veulent les villes, les trains, l’alcool et le monde moderne.
