Exposition de Casablanca
REGARDS DE FEMMES
ACC (ASSOCIATION POUR LA CULTURE ET LA COMMUNICATION) BY ISABELLE RENOU
Pour ceux qui ne connaissent pas mon parcours artistique, j’ai commencé en 2016 avec la COP 22, c’est là que je me suis fait connaître par rapport à mon travail de recyclage artistique.
J’ai, depuis cette date, accumulé les expositions dans 3 belles galeries de la ville. Je peux dire que j’ai mon public ici à Marrakech. J’ai des réseaux sociaux qui m’aident également.
Cependant, je n’étais pas encore allée exposer dans une autre ville du royaume car pas assez préparée. J’ai franchis le pas l’année dernière en allant faire une exposition à la Galerie GH de Fès. J’y ai eu un franc succès avec ma robe “Noce de papier” de la Cop 22 exposée cette fois sur le thème de l’Andalousie.
L’exposition « Regards de femmes » à Casablanca à la médiathèque de la Mosquée Hassan II
Cela m’a boosté pour continuer à en faire d’autres dans d’autres villes. Quand la proposition est arrivée concernant Casablanca, j’ai accepté et suis allée à la rencontre d’un autre public. Casablanca est une ville commerciale avec beaucoup de gens en transit, d’expatriés qui restent quelques années et ensuite repartent. Les mentalités sont ouvertes et les entreprises variées. J’ai su trouver un autre public, très intéressé par le recyclage artistique. Voici comment je suis arrivée à exposer dans la capitale administrative du pays.
J’ai envoyé trois tableaux dont deux de la nouvelle collection «Faces». Ce sont des tableaux de grande taille, format de 153 x 111 cm pesant 25 à 30 kg.
Le guerrier « Mursi »
J’ai présenté mon guerrier Mursi, guerrier éthiopien de la tribu des Mursis, tableau en noir et blanc réalisé en peinture acrylique et en tôle de fer. C’est un tableau au relief important (environ 25 cm) dont le corps, les colliers et les cheveux sont en fer.
La chevelure opulente est constituée de capsules de soda peintes en chrome. Il m’a fallu environ 3000 capsules pour la réaliser. Le regard du guerrier est noir et profond. Je joue avec les contrastes et veux rendre un effet impactant que le public découvre en s’approchant de l’œuvre.
L' »Africaine »
La deuxième œuvre présentée est mon “Africaine” réalisée en 2016 pour la collection “matières” et que je garde pour la montrer dans plusieurs expositions comme “Musécole” de l’année dernière ou dans les concours. Elle est réalisée en bouchons de bouteilles colorés en guise de chevelure et le visage est en peinture acrylique appliquée en palette de carton. Cette technique est employée sciemment pour donner du relief au tableau et surtout pour lui conférer un air brut qui se marie bien avec la chevelure.
Les couleurs criardes sont essentielles pour rendre la chevelure aussi « impactante » que le visage.
Il s’agit d’une jeune africaine qui symbolise le rôle de la femme en Afrique. Souvent relayée au rang de femme au foyer, celle-ci arbore sur son corps et sur sa tête une élégance et une fierté qu’elle veut montrer en provoquant. Elle est exubérante, un brin mutine et sensuelle; par son épaule en avant, elle provoque.
La « Gravure de mode »
Jeu de mots employé ici comme pour prouver que les années passent et que la mode persiste.En effet, les mannequins autrefois étaient appelées gravures de mode, dans les années soixante. Elle est réalisée entièrement avec des magazines de mode locaux coupés et collés sur la tranche pour former un relief sur le tableau et donner du caractère à ce visage à la Audrey Hepburn, moitié garçon mais sensuel à la fois. Les cheveux coupés à la garçonne accentuent la féminité et le sourire de la jeune fille termine l’expression radieuse. Voir l’œuvre de loin puis se rapprocher progressivement, c’est là la magie de la découverte.
Bilan de l’événement
Cette exposition est ma première hors de Marrakech, il faut rappeler que je suis autodidacte et que j’ai commencé l’artistique il y a 3 ans, en novembre lors de la COP 22 de Marrakech. Il y eut beaucoup de monde lors de cette exposition et j’ai été mise à l’honneur ainsi que 12 autres femmes influentes ou importantes pour le Maroc.
Il faut rappeler que le travail de l’upcycling est un travail important et récent au Maroc. Et ce mouvement qui vise à réutiliser les objets désuets, obsolètes, cassés ou à jeter pour en faire de l’art est nouveau et donc qu’il faut le faire connaître avant toute chose.
J’ai donc passé un bon moment et fait de nouvelles rencontres qui m’ont amené vers d’autres projets prévus fin mars et début avril.
